5 techniques pour améliorer la qualité de l'air intérieur
Qu’est-ce qu’une bonne qualité d’air intérieur ? Quels sont les effets de la pollution intérieure sur votre santé ? Comment améliorer la qualité de l’air intérieur pour prévenir les risques de maladies et améliorer votre qualité de vie ? Le tour de la question dans cet article.
L'exposition à un air intérieur de mauvaise qualité peut déclencher divers problèmes de santé à court et long terme : problèmes respiratoires, allergies, maux de tête, fatigue, vertiges, mais aussi conditions respiratoires chroniques et maladies cardiovasculaires.
2. Importance de la ventilation naturelle et des fenêtres de toitL'ouverture stratégique des fenêtres et des fenêtres de toit favorise l'échange d'air, réduit la pollution intérieure, et améliore la qualité de l'air intérieur au profit de votre santé.
3. Stratégies pour améliorer la qualité de l'air intérieurEmployez la ventilation naturelle et mécanique, installez des purificateurs d'air avec des filtres HEPA, contrôlez les sources de pollution et maintenez une propreté rigoureuse pour assurer un environnement intérieur sain et propice au bien-être des occupants.
Qualité de l'air intérieur : de quoi parle-t-on ?
L'Agence Internationale de l'Énergie sur la Ventilation (AIVC)1 définit une bonne qualité de l'air intérieur comme un air exempt de polluants qui provoquent des irritations, un inconfort ou des maladies chez les occupants.
D’après une étude réalisée par le Pr Jan Sundell au Danemark en 20042, la qualité de l'air intérieur influence les humains de plusieurs manières :
- Confort : l'agrément de l'air est immédiatement ressenti lorsqu'une personne entre dans un bâtiment.
- Santé : respirer un air intérieur de mauvaise qualité peut avoir des effets négatifs sur la santé.
- Performance : un air intérieur de haute qualité peut améliorer les performances mentales et le bien-être général.
- Autres : l'air frais crée un lien avec l'environnement extérieur, et l'air frais provenant des fenêtres est un aspect apprécié.
La qualité de l'air à l'intérieur de votre logement (QAI) est influencée par plusieurs facteurs : taux de ventilation, sources de pollution, conditions environnementales…3
Une analyse publiée par Navigant Ecofys dans le Baromètre des maisons saines (VELUX, 2017) montre qu'un Européen sur six vit dans des bâtiments malsains, c'est-à-dire des bâtiments humides, surchauffés, avec un manque de lumière naturelle ou un chauffage inadéquat.
L'analyse montre également que 1,7 fois plus d'Européens disent être en mauvaise santé lorsqu'ils vivent dans des maisons humides.
Toujours d’après la même étude, vivre dans une maison avec un manque de lumière du jour ou une surchauffe entraîne 1,5 fois plus de signalements de mauvaise santé par les Européens.
Quels sont les dangers présents dans l’air intérieur ?
D’après une étude réalisée par le Pr Philomena Bluyssen en 20094, l'air intérieur contient de nombreux composés qui peuvent affecter la santé ou le confort.
Parmi eux, on trouve :
- Des gaz (formaldéhyde, notamment),
- Des composés organiques volatiles (COV),
- Des composés chimiques inorganiques (oxydes d'azote (NOX) et oxydes de soufre (SOX)),
- des particules (poussière domestique, produits de combustion),
- des gaz radioactifs (radon),
- des éléments biologiques (moisissures, champignons, pollen, acariens…),
- de l'humidité sous forme de vapeur d'eau.
Toujours d’après l’étude de Bluyssen, la majorité des polluants proviennent de sources intérieures. On compte parmi elles :
- Les activités humaines (fumée de tabac, particules issues de la cuisine, produits de nettoyage et de soin personnel),
- Le matériel électronique de consommation et de bureau (imprimantes laser).
- Les matériaux de construction (isolation thermique, contreplaqué, peinture, mobilier, revêtements de sols et murs).
Pour maintenir un environnement intérieur sain et confortable, il est donc important :
- D’effectuer un contrôle à la source pour minimiser la concentration des polluants dans l'air intérieur (privilégier des matériaux de construction et un mobilier avec de faibles émissions chimiques documentées, utiliser des produits de nettoyage à faible émission, éviction le tabac en intérieur, gestion de l'humidité…),
- De surveiller les niveaux de CO2, d'humidité, de COV, ainsi que les autres polluants intérieurs.
L’importance de surveiller le dioxyde de carbone
Le taux de dioxyde de carbone (CO2) est un indicateur précieux pour évaluer l'efficacité de la ventilation dans un espace donné.
Le CO2 étant émis par la respiration humaine et par certains appareils domestiques, son accumulation peut indiquer une ventilation insuffisante, ce qui peut aggraver les effets d'autres polluants présents.
L'air extérieur contient naturellement environ 400 ppm de CO2, mais ce niveau augmente à l'intérieur en raison de la présence humaine.
Des concentrations de CO2 qui dépassent 950 ppm, comme défini dans la norme européenne EN 16798-1 de mai 2019, peuvent indiquer une pauvre qualité d'air et nécessiter une attention particulière, surtout dans les espaces où les gens passent beaucoup de temps, comme les chambres à coucher et les salles de séjour.
Des concentrations élevées de CO2 pourraient conduire à des symptômes comme la somnolence, des maux de tête, et une baisse de la productivité.
C’est pourquoi il est important de surveiller les niveaux de CO2 pour maintenir un air sain, en particulier dans les pièces à forte densité humaine comme les salles de classe et les bureaux.
La ventilation naturelle est un moyen efficace de réduire le taux de CO2 dans un espace intérieur, car le dioxyde de carbone accumulé peut être dilué et diminué simplement par l'échange d'air avec l'extérieur.
Fenêtres : quel impact sur la qualité de l'air intérieur ?
La ventilation naturelle permet de maintenir un air intérieur sain. La disposition stratégique des fenêtres dans un bâtiment peut maximiser l'efficacité de la ventilation naturelle.
L'installation de fenêtres de toit en complément des fenêtres verticales crée des courants d'air ascendants à travers les pièces qui améliorent le renouvellement de l'air et l'évacuation des polluants intérieurs (composés organiques volatils (COV), particules fines et autres polluants générés à l'intérieur).
Cette approche, connue sous le nom de ventilation croisée, est particulièrement efficace dans les pièces où les niveaux de pollution sont élevés ou dans les zones à forte humidité, comme les cuisines et les salles de bain.
Quels sont les signes d'une mauvaise qualité de l'air intérieur ?
Impact immédiat sur la santé
L'exposition à un air intérieur de mauvaise qualité peut déclencher divers problèmes de santé de manière presque instantanée.
Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve :
- Problèmes respiratoires : irritations de la gorge, du nez, et des yeux, difficultés à respirer, et exacerbation de l'asthme existant. Ces symptômes sont souvent les premiers signaux d'alerte d'une qualité d'air intérieure dégradée.
- Allergies : les polluants comme les acariens, les moisissures, et le pollen peuvent aggraver les allergies saisonnières ou perpétuelles, entraînant éternuements, congestion nasale, et démangeaisons.
- Symptômes généraux : maux de tête, fatigue, et vertiges sont également des indicateurs d'une exposition à un air intérieur de mauvaise qualité. Ces symptômes peuvent souvent être confondus avec ceux d'un rhume ou d'une grippe, ce qui rend la détection de la source réelle plus difficile.
Conséquences à long terme
Les effets d'une exposition prolongée à un air intérieur de mauvaise qualité peuvent être plus graves et ne se manifester qu'après plusieurs années.
Parmi ces conséquences, on compte :
- Conditions respiratoires chroniques : l'exposition constante à des polluants peut conduire à des maladies chroniques comme la bronchite chronique, l'asthme, et même la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).
- Maladies cardiovasculaires : la pollution de l'air intérieur peut augmenter le risque de maladies cardiaques, d'hypertension artérielle, et d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), en raison de l'inflammation chronique et du stress oxydatif provoqués par les polluants.
5 techniques pour améliorer votre qualité d'air intérieur
Pour combattre les effets immédiats d’une mauvaise qualité d’air et minimiser les risques à long terme, adoptez les 5 mesures suivantes :
1. Employez des stratégies de ventilation naturelle
Comme vu ci-dessus, la ventilation naturelle est l'un des moyens les plus directs et efficaces pour améliorer la qualité de l'air intérieur de votre maison.
Ouvrez régulièrement les fenêtres, notamment les fenêtres de toit, pour introduire de l'air frais et diluer les concentrations de polluants intérieurs.
2. Installez une ventilation mécanique contrôlée (VMC)
Conjointement, utilisez des systèmes de ventilation mécanique pour assurer un apport constant d'air frais et l'évacuation de l'air vicié, tout en filtrant les entrées d'air.
La VMC peut être particulièrement bénéfique dans les pièces où les niveaux de pollution sont élevés ou dans les bâtiments où la ventilation naturelle est insuffisante.
3. Utilisez des purificateurs d’air
Les purificateurs d'air, comme les filtres HEPA (Haute Efficacité pour les Particules Aériennes) et la stérilisation par UV, éliminent les particules et les micro-organismes de l'air intérieur.
Ces systèmes sont particulièrement utiles dans les environnements où les sources de pollution ne peuvent pas être complètement éliminées ou dans les zones sujettes à des niveaux élevés de particules fines et d'allergènes.
4. Contrôlez les sources de pollution
Utilisez des matériaux à faible émission de composés organiques volatils (COV), entretenez régulièrement vos appareils à combustion pour prévenir les fuites de gaz nocifs, et maintenez les niveaux d’humidité entre 40% et 60% pour éviter la prolifération de moisissures et d'acariens.
5. Maintenez un intérieur propre
Évidemment, les méthodes précédentes vont de pair avec une propreté intérieure rigoureuse, notamment par l'aspiration fréquente des sols et le nettoyage des surfaces.
Pour cela, choisissez des produits de nettoyage et de décoration moins toxiques pour réduire la présence de substances chimiques dangereuses dans l'air.
Vous pouvez effectuer des tests de qualité de l'air intérieur pour identifier les sources spécifiques de pollution et les traiter de manière ciblée.
Qualité de l’air intérieur : réglementations et normes françaises
Réglementation pour les établissements recevant du public (ERP)
Les articles R221-30 à R221-31 du Code de la santé publique imposent aux gestionnaires d'établissements recevant du public de surveiller la qualité de l'air intérieur dans leurs locaux.
Cela inclut les crèches, écoles, collèges, lycées, et certaines catégories de structures d'accueil pour personnes âgées.
La surveillance doit être effectuée selon des modalités précisées par décret. Celles-ci comprennent des mesures de concentration de certains polluants, comme le formaldéhyde, le benzène, et le dioxyde de carbone, ainsi que des évaluations périodiques des systèmes d'aération.
Les décrets n° 2011-1728 du 2 décembre 2011 et n° 2012-14 du 5 janvier 2012 précisent les obligations de surveillance de la qualité de l'air intérieur dans certains ERP et introduisent un échéancier pour leur mise en œuvre progressive.
Normes et lignes directrices
L’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) publie des guides et des recommandations pour améliorer la qualité de l’air intérieur.
Ces documents abordent des sujets tels que la ventilation, le choix de matériaux à faible émission de polluants, et les bonnes pratiques pour limiter la pollution intérieure.
Bien que les recommandations de l'ADEME ne soient pas toujours contraignantes, elles servent de référence pour les bonnes pratiques en matière de gestion de la qualité de l’air intérieur.
L'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail) émet des avis et des rapports sur divers aspects de la qualité de l'air intérieur, y compris l'évaluation des risques liés à certains polluants et les stratégies de réduction des expositions.
L'agence travaille également sur l'établissement de valeurs guides pour la qualité de l'air intérieur pour différents polluants.
Sources
- 17ème conférence de l’AIVC (1996), Optimum ventilation and air flow control in buildings.
- Sundell, J. (2004), On the history of indoor air quality and health, Indoor Air, vol. 14, no. 7, pp. 51-58.
- VELUX Daylight, Energy, and Indoor Climate Basic Book - Indoor Air Quality – Ventilation
- Bluyssen, P. (2009), The indoor environment handbook: how to make buildings healthy and comfortable.